Logo

Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

Bienvenue au
Ancien site Sgen-CFDT du Tarn et Garonne (82)

  • Accueil
  • >> Réflexions
  • 15 septembre 2009

    Haro sur la semaine de quatre jours. Un an après la suppression de l’école le samedi matin, un rapport rédigé par l’inspection générale de l’éducation nationale estime que "les inconvénients" de la semaine de quatre jours "se confirment".

    Les "inconvénients" de la semaine de quatre jours, instaurée dans la grande majorité des écoles primaires depuis la suppression du samedi matin, "se confirment", selon un rapport de l’inspection générale de l’Education nationale révélé par Le Monde et disponible en ligne.

    Selon les auteurs de cette "troisième note de synthèse sur la mise en oeuvre de la réforme de l’enseignement primaire", rédigée après enquête en mai et juin 2009, ces inconvénients sont la fatigue et le manque de temps.

    "Les conséquences du resserrement du temps scolaire se font sentir sur la fatigue des élèves et des enseignants", un constat ayant "conduit parfois à la suspension de l’aide personnalisée" de deux heures par semaine.

    "De l’avis général des enseignants, le temps manque pour faire tout le programme d’enseignement, ce qui était d’ailleurs prévisible.

    L’année scolaire n’est plus que de 144 jours théoriques (quatre jours pendant 36 semaines), et 140 jours en fait, alors que la moyenne européenne est de 185 jours" selon les données de l’OCDE, est-il écrit dans le rapport.

    Selon ses auteurs, "l’évolution souhaitable de la situation n’est pas dans le retour au samedi matin, que personne ne revendique, mais dans la scolarisation du mercredi matin, en vue d’alléger la journée de travail scolaire".

    "La mission partage le scepticisme de l’encadrement sur une évolution spontanée : on ne peut attendre des conseils d’école qu’ils proposent des calendriers territorialement harmonisés, des maires qu’ils augmentent le budget de fonctionnement des écoles, des conseils généraux qu’ils financent plus de jours de transport scolaire".

    "En revanche, la position de l’encadrement, rejoint par certains enseignants, sur la stratégie du changement est plus nettement formulée : celle-ci relève de l’autorité ministérielle, qui doit fixer le cap".

    Avec la suppression du samedi matin, la grande majorité des écoles avaient instauré une semaine de quatre jours à la rentrée 2008. Xavier Darcos, ministre de l’époque, s’était défendu d’avoir empêché les écoles de passer à quatre jours et demi avec mercredi matin, mais le texte officiel de la réforme n’était paru qu’en juin pour la rentrée, ce qui laissait peu de temps pour s’adapter.

    La fédération de parents d’élèves FCPE estime que l’Education nationale devrait favoriser une semaine à quatre jours et demi avec mercredi matin, afin d’alléger des journées de classe qui sont parmi les plus longues d’Europe.

    Cette note de synthèse sur "la mise en oeuvre de la réforme de l’enseignement primaire" énumère les effets néfastes de la nouvelle organisation mise en place à la rentrée 2008. La fatigue des enfants est désignée en premier, suivie du manque de temps pour les apprentissages. "De l’avis général des enseignants, le temps manque pour faire tout le programme (...). L’année scolaire n’est plus que de 144 jours théoriques et 140 en fait, alors que la moyenne européenne est de 185 jours", précisent Philippe Claus et Odile Roze, les deux inspecteurs généraux auteurs de ce travail.

    Leurs conclusions induisent que les enseignements artistiques et de découverte (histoire-géographie ou sciences) sont sacrifiés au profit des seuls fondamentaux que sont les mathématiques et le français. Ce qui alourdit d’autant les journées des écoliers. Et ces six heures de classe réparties sur quatre jours nécessitent une grande concentration. Alors qu’"un élève de cours préparatoire ne se concentre pas plus de trois heures et demie ou quatre heures par jour", s’était ému Hubert Montagner, directeur de recherches à l’Inserm, au moment de la mise en place de la semaine de quatre jours. Sa voix et celle de quelques autres n’avaient à l’époque guère été entendues.

    Ce rapport, consacré aussi à l’aide personnalisée ou aux évaluations en CM2 et CE1, est disponible sur le site du ministère (www.education.gouv.fr).

    La FCPE et le Sgen-CFDT 82 ont aidé et soutenu l’école de Malause qui voulait revenir à une semaine de 4 jours et demi avec mercredi matin. Après intervention de la fédération du Sgen-CFDT auprès du ministère de l’Éducation National, pour faire respecter la loi, l’I.A du 82 a accepté cette nouvelle organisation, lors d’une audience, le 12 juillet 2009.

    Pour vous faire une idée.. D’autres articles sur le sujet sont disponibles dans la Revue de presse du mardi 8 septembre 2009 de Philippe Watrelot disponible en cliquant ici


    Non content de s’attaquer à l’organisation du temps scolaire, le rapport s’en prend à une autre réforme de Xavier Darcos : l’aide individualisée. Ce soutien de deux heures qui devait permettre de diviser par trois le nombre d’élèves entrant au collège sans savoir lire et compter "ne permet pas, selon les enseignants, de compenser les difficultés lourdes". C’est un petit coup de pouce ponctuel et non un traitement de fond.

    C’est donc le coeur même des réformes du primaire mises en place par l’ancien ministre de l’éducation qui se voit vertement critiqué par l’institution elle-même.