Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique
Plusieurs mois de débats plus ou moins nauséabonds pour déboucher sur quelques
propositions aussi ridicules que contestables ayant toutes, la modernité des années 60
voire de la troisième république.
Une fois de plus, c’est l’Éducation nationale et ses personnels qui sont mis à
contribution. Certes, nous avons échappé au rappel à la lettre de Guy Môquet mais elle est remplacée
par l’obligation de chanter la Marseillaise, au salut matinal du drapeau mais celui-ci
devra être visible dans chaque établissement. Certes, la déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen dans toutes les salles de
classe est préférable à la photo du président de la République.
Mais ces propositions enfoncent des portes ouvertes depuis longtemps par les personnels
dans chaque établissement : drapeau, Marseillaise et déclaration des droits de l’Homme et
du citoyen sont des outils de base des enseignants dans l’apprentissage de la citoyenneté.
On a oublié la note de vie scolaire qui ne présente aucun intérêt pédagogique : le
Sgen-CFDT et la Fep-CFDT ne pleureront pas.
On déploie en façade les signes extérieurs de citoyenneté qui n’atteignent même pas le
niveau des compétences exigées des élèves pour le socle commun. En revanche on ne répond
pas à notre demande de création de « Conseils de la Vie Collégienne », espace de vie
citoyenne indispensable à son apprentissage.
Plus inquiétant, la création d’un livret de jeune citoyen qui suivra l’élève durant toute
sa scolarité et qu’il devra remplir, peut représenter un danger s’il relève plus d’une
logique de traçabilité que d’une démarche éducative. Qu’on laisse donc les jeunes à leur
journal intime.
Quant aux opérations « porte ouverte à l’école » réservées aux parents étrangers, leur
caractère discriminatoire est pour le moins surprenant. Comment parler après
d’intégration ? Pendant ce tapage électoraliste sur l’identité nationale à grand renfort de communication
médiatique, stigmatisant les populations d’origine étrangère et les enfants des
quartiers, l’assouplissement de la carte scolaire continue ses ravages en silence,
détruit la mixité sociale et crée de nouveaux ghettos dans nos banlieues. Pour le Sgen-CFDT et la Fep-CFDT, il est grand temps que ce débat se termine et que l’on
s’occupe du vivre ensemble indispensable à toute nation qui se respecte et respecte tous
ses citoyens.
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