Logo

Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

Bienvenue au
Ancien site Sgen-CFDT du Tarn et Garonne (82)

  • Accueil
  • >> Administration
  • 1er avril 2012

    Vous trouverez dans cette article

    -  Un déscriptage de la circulaire :les priorités pour la rentrée 2012 : fondamentaux et responsabilisation.
    -  Un avis globale du Sgen-CFDT sur cette circulaire
    -  Un avis sur la partie premier degré.

    La "circulaire de rentrée" est publiée au BO de ce 29 mars. Elle cite d’abord « l’école du socle commun » qui « suppose des bases solides, acquises à l’école primaire ». Elle estime que les dernières évaluations témoignent d’une « amélioration du niveau de français des élèves de CE1 ». Il faudrait donc « approfondir le sillon des savoirs fondamentaux et de l’accompagnement personnalisé ». Pour les premiers, « les apports de la recherche et de l’expérience permettent aujourd’hui d’identifier ce qui fonctionne en matière d’apprentissage de la lecture et de l’écriture, et de donner ainsi aux enseignants les outils pédagogiques les plus pertinents ». Quant à la « personnalisation des parcours scolaires », elle « doit permettre à tous les élèves d’aller au plus loin de leurs capacités et de leurs domaines d’excellence ».

    Mais l’Ecole « est aussi un lieu de transmission de valeurs » et il convient, estime toujours la circulaire dans son introduction d’accorder « une attention prioritaire à la responsabilisation des élèves pour qu’ils se préparent à devenir des citoyens autonomes et responsables ».

    A noter :

    COMPETENCES - Le livret personnel de compétences (LPC) "se généralise progressivement à l’école à partir de la rentrée 2012". "En parallèle, le livret scolaire numérique du 1er degré (LSN 1D) sera expérimenté par les écoles candidates."

    INTERNATS - "Les internats d’excellence sont à l’avant-garde de la politique d’éducation prioritaire et de la politique des internats. C’est pourquoi ils sont têtes de réseaux des établissements. L’offre de places en ’internat d’excellence’, internats d’excellence de plein exercice et places labellisées, doit se développer, surtout en direction des collégiens."

    LANGUES - "À la rentrée, la globalisation des horaires de langues vivantes sera expérimentée dans 10 % des collèges. Dans le cadre de cette expérimentation, chaque élève dispose de 684 heures de langues vivantes sur l’ensemble de sa scolarité au collège."

    "Chaque élève doit pouvoir participer à un séjour à l’étranger au cours de sa scolarité (...)"

    RESPONSABILITES - "Au lycée, dans l’esprit de la réforme qui vient d’être mise en place, la participation des élèves à la vie de leur établissement doit s’amplifier en s’appuyant notamment sur le conseil pour la vie lycéenne (CVL) et les maisons des lycéens (MDL)."

    La circulaire est disponible ici.

    Les premiers commentaires généraux du Sgen-CFDT

    Avant d’aborder le fond, il faut préciser que cette circulaire n’a fait l’objet d’aucune prise de contact ou consultation des syndicats, comme cela a pu exister voici quelques années.

    Et même d’aucune information, les organisations syndicales découvrant le texte une fois

    publié. Cela en dit long sur la conception du dialogue social qui prévaut, mais aussi sur le peu de doutes qui traverse l’esprit des rédacteurs quant aux réponses à apporter aux défis

    scolaires d’aujourd’hui. Malheureusement, ce n’est pas surprise !

    Rarement une circulaire de rentrée aura paru aussi décalée du réel. Le ministère fait ses recommandations aux collègues en semblant ignorer totalement les difficultés accrues qui seront vécues dans les écoles et établissements du fait des suppressions de postes

    La présentation de la circulaire est pour le moins déroutante. Faut-il chercher les consignes dans la circulaire elle-même ou dans les annexes à peine plus précises, parfois avec des ajouts étonnants.

    L’introduction commence par une expression « école du socle commun » sans que rien dans la suite du texte n’étaye cette nouvelle construction. Au contraire de nombreuses formulations s’éloignent de l’esprit du socle et tout ou presque dément le qualificatif« commun ». Même si le mot utilisé est celui de parcours, ce sont bien des voies qui sont organisées et ce dès le collège, qui n’a plus rien d’unique. On met bien en place des structures d’orientation précoce comme la troisième « préparatoire aux formations professionnelles » ou l’alternance dès la quatrième.

    La « personnalisation », axe principal de la circulaire, s’accompagne d’une obsession du renforcement du contrôle ( que la circulaire s’obstine à appeler évaluation ) normatif à tous les niveaux, qui laisse peu de place à la liberté pédagogique des équipes.

    De plus l’argumentaire est appuyé sur des améliorations que révéleraient les résultats des évaluations, comme si ces résultats pouvaient être regardés avec confiance alors que leur élaboration ne présente aucune garantie sérieuse de fiabilité, que les évaluations PISA affichent une baisse importante des résultats en France !

    Mais, au delà de cette insupportable autosatisfaction de saison, des éléments conceptuels sont vraiment inquiétants.

    La description des priorités pour l’école reste centrée sur la langue et les mathématiques, dans une acceptation réduite à la connaissance de la discipline pour elle même. Tout le reste, les « autres domaines », est renvoyé aux « repères de progression ».

    En persistant à isoler les « savoirs fondamentaux » du reste des connaissances, on reste loin d’une logique de construction de compétences.

    Cette circulaire liste laborieusement et sans distinction un ensemble de mesures déjà en place dans les établissements du second degré ( avec parfois des rappels utiles comme pour l’accompagnement personnalisé au lycée mais qui ont peu de chance d’être suivis d’effet, les TRMD étant déjà élaborés ), des mentions de mesures annoncées par le ministre ou le président ( globalisation de l’horaire de langues dans 10% des collèges ) et des mesures nouvelles que rien n’organise vraiment ( DNL en collège, centres de connaissances et de culture dans les EPLE ).

    Le discours sur la personnalisation des apprentissages, sert aussi à masquer la casse de l’ancrage territorial de l’éducation prioritaire pour se contenter d’exfiltrer les plus méritants dans des « internes d’excellence » promus « avant garde de l’Education prioritaire ».

    La confusion, volontairement entretenue, des établissements ECLAIR « avant garde de l’école » ( sic) laisse augurer la disparition, à terme, des RRS.

    L’abandon de toute politique éducative territorialisée se retrouve aussi dans l’expérimentation de la nouvelle « autonomie » des académies dans 7 d’entre elles. Cette fausse autonomie reposant en fait sur un contrat d’objectif passé entre l’académie et le ministère basé sur le projet académique sans qu’à aucun moment les collectivités territoriales ( régions, départements ou municipalité ) ne soient associées dans le processus, tout comme dans le dispositif Eclair.

    Le paragraphe « établir un climat propice aux apprentissages » comme celui concernant la laïcité, se résument à la lutte contre le harcèlement, contre l’absentéisme contre le prosélytisme religieux par des mesures qui traduisent une méconnaissance profonde du terrain.

    Concernant l’orientation, l’expertise des COP est concentrée sur l’accompagnement des jeunes nécessitant un suivi psychologique, renforçant ainsi le principe du transfert de mission des COP vers le métier de psychologues scolaire, comme le réclament certains.

    Plusieurs références tiennent de l’incantation ( formation initiale et continue des professeurs, coéducation avec les parents ) et l’on atteint un sommet avec un paragraphe intitulé « conforter la capacité d’agir des acteurs académiques » qui se contente de lister une batterie de modification dans les logiciels administratifs...

    Bref, tout cela s’apparente plus à un texte de propagande pré électorale qu’à un cadre de référence pour la conduite du système éducatif !

    L’avis du Sgen-CFDT sur le volet « école primaire ».

    Circulaire de rentrée 2012 : entre autosatisfaction et programme électoral.

    Rarement une circulaire de rentrée aura paru aussi décalée du réel. Le ministère fait ses recommandations aux collègues en semblant ignorer totalement les difficultés accrues qui seront vécues dans les écoles du fait des suppressions de postes, hausses d’effectifs, raréfaction des RASED (même pas cités dans le texte), suppression de la formation, manque de remplacement ...

    D’ailleurs, comment ne pas voir un aveu dans le fait que le premier paragraphe s’intitule « personnaliser » alors que son contenu n’évoque ni l’aide personnalisée, ni les RASED.

    Les conditions de mise en œuvre de l’aide, la destruction systématique des RASED ont sans doute retenu la plume de l’auteur ; la provocation eut été trop forte !

    Le constat est le même pour l’accueil des élèves handicapés : la formation et l’accompagnement des enseignants, les assistants de scolarisation cités comme enjeux de la scolarisation n’existent pour ainsi dire pas dans les écoles malgré nos demandes répétées !

    De plus l’argumentaire est appuyé sur des améliorations que révéleraient les résultats des évaluations, comme si ces résultats pouvaient être regardés avec confiance alors que leur élaboration ne présente aucune garantie sérieuse de fiabilité, que les évaluations PISA affichent une baisse importante des résultats en France !

    Bref, tout cela s’apparente plus à un texte de propagande pré électorale qu’à un cadre de référence pour la conduite du système éducatif ! L’introduction de ce texte en donne d’ailleurs le ton : parler d’école du socle commun alors que ce concept n’existe pas est une gageure tant les programmes sont éloignés de l’ambition d’un socle commun accessible à tous.

    Mais, au delà de cette insupportable autosatisfaction de saison, des éléments conceptuels sont vraiment inquiétants.

    La description des priorités pour l’école reste centrée sur la langue et les mathématiques, dans une acceptation réduite à la connaissance de la discipline pour elle même. Tout le reste, les « autres domaines », est renvoyé aux « repères de progression ».

    En persistant à isoler les « savoirs fondamentaux » du reste des connaissances, on reste loin d’une logique de construction de compétences qui lie le maniement des outils, que sont la langue et les mathématiques, à la découverte de l’ensemble des domaines de la connaissance. Or c’est ce lien qui donne du sens aux apprentissages et permet de travailler sur la motivation des élèves. Sans cet effort de cohérence, il ne sert à rien de parler de socle commun, cette notion pourtant reconnu par la loi, est vidée de son sens.

    Et c’est particulièrement grave pour les élèves les plus fragiles. Juxtaposer des disciplines, les unes dites fondamentales, les autres non, est en lui même un facteur d’échec parce que cela impose une structuration des savoirs qui est de fait un outil de sélection. Il ne s’agit pas de contester l’existence de disciplines, mais bien de pointer que c’est dans la relation entre elles, dans leur appropriation au travers de la construction de compétences, que réside le meilleur moyen d’accompagner tous les élèves sur la voie de la réussite.

    La lecture du paragraphe « renforcer l’action sportive » en est un exemple : la confusion volontaire entre « éducation physique et sportive » et « sport » est entretenue par le lien fait avec les fédérations, le comité national olympique et sportif visant uniquement la performance et bien loin de l’éducation sportive pour tous !

    La confusion, volontairement entretenue, des établissements ECLAIR avant garde de l’école (sic) et de l’éducation prioritaire laisse augurer la disparition, à terme, des RRS malgré l’attention particulière « méritée » ! Le recrutement spécifique et les indemnités variables deviendraient le fer de lance de l’autonomie et les internats d’excellence « avantgarde » de l’éducation prioritaire... (sic) alors qu’ils ne concernent qu’une infime minorité d’élèves, qui plus est en réussite scolaire !

    Dire que le décloisonnement entre pédagogie et vie scolaire est effectif alors qu’aucun moyen n’y est consacré en école relève de l’onirique : le programme ECLAIR se résumerait, comme le Sgen-CFDT le dénonce depuis sa création, aux moyens mis en place au collège auquel on a ajouté les écoles afférentes sans les y décliner !

    La note cite d’ailleurs le profilage des postes en école alors qu’il n’a été imposé qu’au collège !

    Le paragraphe « établir un climat propice aux apprentissages » se résume à la lutte contre le harcèlement, à renforcer la lutte contre l’absentéisme telle qu’annoncée dans la circulaire de janvier qui accroît la charge de travail des collègues et n’incite pas au signalement des absences et à la sécurité des établissements : on est loin d’aborder tout ce qui favorise un climat studieux et serein indispensable aux apprentissages et qui relève avant tout de la pédagogie tels le goût, l’envie d’apprendre, la curiosité intellectuelle !

    Si on rapproche ce paragraphe de celui concernant la laïcité, on ne peut que constater que la méconnaissance du terrain : interdire toute tenue manifestant une conviction religieuse revient à supprimer toute sortie ou voyage selon l’endroit où est située l’école, et risque fort de générer incompréhension et tension !

    Les outils annoncés tout au long de la note à disposition des enseignants peinent à être mis en ligne : le LPC et le livret numérique sont toujours attendus malgré les annonces ...

    Etant donné le ton de cette note de rentrée et la politique menée au cours de ce quinquennat, le Sgen-CFDT s’interroge sur l’interprétation locale des outils à disposition des équipes et rappelle qu’en aucun cas les IEN ne devront les imposer, l’équipe restant maître de sa pédagogie et des outils qu’elle choisit !