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Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

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  • 25 janvier 2008

    Les résultats des Evaluations Nationales CE1 et CM2 consultables sur Internet en 2008...

    Attali recommande dans son fameux rapport de laisser les parents choisir l’école de leurs enfants en leur fournissant les résultats des écoles aux Evaluations Nationales. Elle facilitera la mise en concurrence des établissements...

    Certes nombreux des propositions risquent de rester lettres mortes mais les derniers propos de X.Darcos sur la carte scolaire sont inquiétants : Notre ministre qui prend souvent l’Angleterre en exemple ignore-t-il que cette dernière s’interroge sur l’intérêt de cet affichage : "Au mieux ce classement (des établissements) montre simplement où les riches vivent. Au pire, il démoralise des écoles qui travaillent dur pour apporter une éducation de qualité à des jeunes qui en ont été privés" soulignait début décembre un chef d’établissement. Petit rappel : Alors que nous nous apprétions à terminer le premier trimestre, Le Figaro, bien informé sur la politique gouvernementale, nous éclairait sur les intentions de notre ministre (le 12 décembre) :

    "Dès l’année scolaire 2008-2009, les parents auront accès sur Internet aux résultats des tests CE1 et CM2 de chaque école. Cette information aidera les parents à choisir l’école de leurs enfants. Elle facilitera la mise en concurrence des établissements."

    Remarques du Sgen-CFDT :

    Pour nous, cette « mise en concurrence » ne peut qu’être néfaste pour notre école et va à l’encontre d’une politique éducative visant la réussite de tous les élèves dans un cadre serein. Dans notre société, elle favoriserait le « courage fuyons » des classes moyennes, inquiètes pour leurs enfants, accentuant encore un phénomène déjà amorcé dans certains quartiers.

    Autre inquiétude pour nous, ce même article nous apprend que les évaluations CE1 et CM2 seront déplacées en milieu d’année, « Elles permettront non plus de détecter des difficultés, mais de juger le niveau atteint, en fonction d’une définition très précise des connaissances qu’un élève doit avoir acquises en fin de CE1 et de CM2 ».

    Cette proposition en apparence anodine est très grave à plusieurs titres :

    Premièrement, il est vain de croire qu’une évaluation unique permette de juger d’un niveau atteint ; un élève pouvant plus ou moins bien réussir en fonction de sa forme.

    Deuxièmement, il est triste de constater que cette évaluation soit détournée de sa mission première qui est de renseigner les acteurs de l’éducation de l’enfant (parents, enseignants, partenaires), afin d’aider l’élève dans sa progression. Les évaluations CE1 et CM2 se présentaient comme un moyen d’être alerté sur le niveau de l’élève un an avant le palier du socle commun à valider. Sinon nous lui préférions l’évaluation sixième, passée « hors les murs » et donc forcément plus objective en ce qui concerne le niveau de l’élève. (voir point suivant).

    Troisièmement, nous tenons à rappeler qu’une évaluation « se truande ». En détournant sa vocation première (de renseignement « intime » des résultats de sa classe) à publication, nous risquons de voir se développer des pratiques qui pervertissent l’évaluation.

    Quatrièmement, nous craignons que l’évaluation, que nous souhaitons nous, au Sgen, comme moyen de renseignement au service de l’élève et de son accompagnement dans les apprentissages deviennent l’instrument d’une tension entre l’élève et son Educateur, fragilisé par des « mauvais résultats ».

    En résumé, l’évaluation doit rester au service des apprentissages, et non devenir un instrument de communication. La qualité d’un enseignement ne se résume pas à des pourcentages de réussites d’items. Une bonne école ne "s’évalue" pas à son taux de réussite aux évaluations, mais à beaucoup d’autres facteurs moins mesurables : suivi des élèves, mise en place de projets, qualité des relations entre enfants, ainsi qu’avec les adultes ... Une fois de plus, ce ministre de l’Education nous gratifie de sa vision étroite du système éducatif.