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Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

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    La CFDT
  • 13 décembre 2008

    Délégation du Sgen-CFDT : Thierry Cadart, Albert Ritzenthaler, Joël Devoulon, Michelle Zorman et Guy Vauchel Pour le Ministère :Xavier Darcos, Rolland Jouve (conseilller social), Jean-Louis Nembrini ( Directeur de la DGESCO), Pierre-Yves Duwoye (secrétaire général).

    Le Sgen-CFDT a été reçu en audience par Xavier Darcos vendredi 5 décembre. Cette audience d’une heure et quart a permis de survoler plusieurs dossiers sans vraiment approfondir. Au niveau de la tonalité générale, il en ressort surtout l’image d’un ministre aux prises avec une situation dont il ne sait comment se dépêtrer, qui ne comprend pas vraiment pourquoi ses propos et méthode de réforme sont ressentis comme méprisants par les personnels, et qui affirme n’avoir aucune marge sur le plan budgétaire. Notre secrétaire général, Thierry Cadart, a débuté l’entretien en exprimant notre colère d’avoir vu le ministre faire la campagne de ceux qui ne négocient jamais, particulièrement en liant aide personnalisée et suppression des rased, ou en reculant comme il l’a fait sur le lycée. Ce à quoi le ministre n’a guère répondu si ce n’est en reconnaissant n’avoir pas maîtrisé ces aspects des choses.

    1er degré :

    AIDE PERSONNALISEE

    Le ministre est plus en questionnement vis à vis de nous qu’en affirmation. Nous lui avons dit que les remontées dont nous disposons montrent très clairement une exaspération sur la mise en oeuvre très autoritaire et tâtillone faite par les IA et IEN. Nous avons aussi insisté sur la fatigue ressentie par les collègues du fait de la concentration des 26 h sur 4 jours le plus souvent. Comme il répondait en s’exclamant que cela n’a pas de sens de produire des circulaires départementales et d’ennuyer les gens avec des mesures administratives excessives (« pourquoi les IA n’exécutent-t-ils pas mes circulaires ? » « qu’on leur foute la paix ! » en parlant des enseignants), nous lui avons dit que dans cette affaire nous avions affaire à deux politiques, celle annoncée par le cabinet (circulaire de juin, corrections obtenues par nos interventions...) et celle pratiquée par la haute administration (DGESCO) qui au contraire semble inspirer le comportement de beaucoup d’IA (le Directeur de la DGESCO, M. Nembrini était présent et appréciait peu nos propos). En retour, nous avons eu droit aux habituelles protestations de bonne foi et de cohérence dont nous ne verrons la valeur qu’au travers des actes des IA dans le début 2009, le reste n’étant évidemment que paroles en l’air.

    Darcos a annoncé qu’il recadrerait les IA en janvier lors de leur prochaine réunion pour qu’ils organisent les deux heures dans le sens de sa circulaire de juin. Enfin sur ce sujet, nous avons fait part également des remontées qui expriment un intérêt pour le nouveau type de relation avec les élèves et les familles que permet l’aide, mais justement pour insister sur le fait qu’il est particulièrement désastreux de détruire un dispositif qui peut susciter l’investissement positif de beaucoup de collègues par des modes de gestion insupportables.

    RASED

    Ce dossier a occupé un temps important de l’audience. Pour résumer : le ministre semble avoir conscience d’être en posture difficile et de devoir infléchir ses projets pour pouvoir en sortir. Il dit que la sédentarisation de 3000 postes n’est pas le prélude à une mesure similaire pour l’ensemble des postes, que l’ensemble des CAPA-SH est maintenue et que les formations sont poursuivies, que ces mesures ne concerneront pas les zones rurales mais cibleront les écoles en situation particulièrement difficiles. Un bilan de cette action renforcée sera à faire ensuite pendant l’année 2009-2010 avant d’envisager la suite. Nous lui avons répondu que cela pouvait être envisagé mais que la question centrale était de préciser le contenu du mot « sédentarisation ». Il ne peut être compris aujourd’hui que comme une suppression et pour qu’il en soit autrement, il faut que les collègues ne soient pas affectés devant des classes ordinaires mais au contraire sans classe et dans le respect de la mission définie par leur qualification professionnelle. Le ministre nous a demandé ce que nous penserions d’une affectation sur deux mi temps dans la même école : mi temps en classe et mi temps sur leurs fonctions de maîtres spécialisés. La réponse du Sgen-CFDT a été de dire que cela n’était pas suffisant parce que cela contient toujours une remise en cause inacceptable des compétences professionnelles de ces collègues, parce que cela réduit de moitié leur action spécialisée, parce que la mise en oeuvre de ce type d’articulation serait très difficile et que les personnels concernés ne s’y engageraient vraisemblablement pas. Le ministre a conclu cette partie de l’audience en disant qu’il fallait négocier sur cette question. Il fera donc certainement rapidement des propositions en ce sens mais la marge de manœuvre est étroite puisqu’il dit avec force ne pas pouvoir sortir du cadre budgétaire qui lui est imparti. S’il revient sur les 3000 suppressions, il lui faut donc trouver ailleurs son équilibre budgétaire.

    Reste à savoir ce qu’il décidera in fine et à juger sur pièce. Du point de vue de l’action, cela nous conforte dans l’idée qu’il faut continuer à saisir l’opinion publique et à rencontrer et convaincre les parlementaires et les élus locaux. Ensuite, dans le cas de figure où Darcos maintiendrait son projet de "sédentarisation", ce sera au niveau local des IA que les décisions de réaffectation se prendront dans les ctpd et les capd, où il existera encore un espace pour défendre les missions des personnels des RASED et leurs conditions de travail.

    MATERNELLE

    Le ministre a renouvelé ses protestations de bonne foi quant à sa volonté de maintenir la place de la maternelle. Il annonce vouloir mettre en place un groupe de travail sur ce sujet avec l’ensemble des acteurs (dont l’AGEEM). Il n’en reste pas moins que sur les 2 ans, ce sont les contraintes budgétaires qui pilotent et que le ministre ne répond pas favorablement à notre demande sur les rythmes de l’enfant qui intègre évidemment cette question de la scolarisation des touts petits.

    EPEP

    Le ministère ne poussera pas ce dossier, il est même plus que probable qu’il va le mettre au placard. Ce ne sera pas un hasard si à l’Assemblée Nationale on ne trouve pas le créneau de temps pour examiner la proposition de loi annoncée.

    Grand second degré

    LYCEE

    Concernant la réforme du lycée, Xavier Darcos a été peu disert à cette audience. Seule certitude, les 3 heures d’accompagnement de l’élève seront bien inscrites dans le service des personnels. Pour le reste, il n’est pas impossible que les SES rentrent finalement dans le tronc commun comme nous en avions exprimé le souhait par courrier au ministre ; notre demande de groupe à effectifs réduits pour les langues et les disciplines expérimentales n’a pas vraiment reçu de réponse et on peut imaginer que cela relèvera de l’autonomie de l’établissement avec l’incertitude des moyens accordés et sur les capacités d’intervention des enseignants en particulier sur ce champ de l’autonomie ; pas de réponse claire non plus sur l’avenir des établissements à dominantes artistiques (Théâtre, cinéma....) même si le ministère pense qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur ce sujet ; pas plus de précisions sur les possibilités de choix de modules qui constituent pourtant un élément déterminant entre une spécialisation précoce et une vraie seconde de détermination et de découverte ; la semaine intermédiaire semble encore en chantier ; rien de clair non plus sur le rôle du conseil pédagogique et la reconnaissance des personnels dans ce cadre. Sur le métier Xavier Darcos a renouvelé sa promesse d’ouvrir une discussion mais sans en évoquer le calendrier ni les thèmes à débattre. Nous avons donc bien peu de réponses à de nombreuses questions et contrairement à ce qui se dit, ici ou là , la nouvelle seconde est loin d’être bouclée même si le ministre en précisera réellement les contours et les détails le 16 décembre prochain. Nous serons d’ailleurs à nouveau reçus ce même jour à l’aube par le cabinet. C’est dire que les derniers arbitrages se feront probablement dans cette journée.

    VOIE PROFESSIONNELLE

    Sur la réforme de la voie professionnelle, si nous prenons acte du dialogue social établi dans le cadre du groupe de suivi national issu de la signature du protocole d’accord, nous avons insisté sur la « bombe à retardement » que pourrait constituer une dotation horaire professeurs qui ne permettrait pas d’assurer les heures de dédoublements et de groupes nécessaires. Le ministre a répondu en précisant que l’horaire d’EPS serait abondé et que pour le reste, il considérait comme nécessaire de donner les moyens nécessaires à cette réforme, en invitant la Dgesco à poursuivre les discussions sur ce point discussions qui se poursuivent en effet, avec une volonté au moins affichée de répondre à notre demande, à vérifier très prochainement.

    RECRUTEMENT

    Ce dossier était le dernier que nous voulions traiter mais le temps a manqué et il n’a été qu’évoqué. Il est convenu d’une nouvelle réunion très prochainement sur ce sujet.