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Réflexions


Coût de l’éducation

jeudi 11 février 2010

Alors que le gouvernement prétend “investir” dans l’éducation, une note d’information publiée sur le coût de l’éducation en 2008 est un démenti cinglant à cette affirmation.

Le ministère de l’Education nationale a publié une note d’information sur le coût de l’éducation en 2008.

Sylvestre Huet, journaliste à Libération spécialisé dans l’enseignement supérieur le souligne bien : alors que le gouvernement prétend “investir” dans l’éducation, cette note d’information est un démenti cinglant à cette affirmation.

Depuis 1995, la part de la dépense intérieure d’éducation comparée au PIB n’a cessé de baisser, passant de 7,6 % à 6,6 %, ce qui nous ramène au niveau de 1990. Si la France se situe, avec 5,9 % du PIB pour la formation initiale, au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE (5,7 %), elle se situe au-dessous de la moyenne pour l’enseignement élémentaire (avec une dépense de 5 480 dollars contre 6 440 pour la moyenne des pays de l’OCDE).

La dépense moyenne par élève du premier degré s’élève à 5 620 euros, la dépense moyenne par élève du second degré est de 9 110 euros et celle par étudiant s’élève à 10 790 euros. A noter qu’un étudiant en classe préparatoire aux grandes écoles est 1,5 fois plus cher qu’un étudiant en université.

11 200 postes supprimés en 2008, 13 500 en 2009 et 16 000 en 2010.

Si on rentre dans le détail de la Dépense Intérieure d’Éducation (DIE), elle représente donc 6,6 % du PIB et 2 020 euros par habitant. La dépense moyenne par élève ou étudiant par an est de 7 780 euros : 5 620 euros pour un écolier, 9 110 euros pour un élève de l’enseignement secondaire, 10 790 euros pour un étudiant. La part du secondaire (41,9 %) tend à décroître, celle du supérieur (19,2 %) progresse de 1,6 point depuis 2005. Sur ce dernier point, il s’agit d’un rattrapage car la dépense pour l’enseignement supérieur était en France une des plus faibles d’Europe.

Si on considère une scolarité “type” c’est-à-dire un bachelier général ou technologique n’ayant jamais redoublé et ayant fait trois années de pré-élémentaire (soit quinze ans de scolarité) cela revient en tout à 108 560 euros.

Produits de luxe nos élèves ? Ces chiffres peuvent le laisser penser mais ils sont à relativiser avec les comparaisons internationales où la France est dans la moyenne.

Quoi qu’il en soit, il y a une baisse significative de l’effort de la Nation pour l’École. Pourtant, la croissance démographique met à mal l’argument jusque-là utilisé pour justifier de telles baisses : avec le baby-boom du début des années 2000, les effectifs en primaire sont déjà en hausse. De plus, les évaluations internationales montrent un système éducatif français médiocre.

à lire aussi une chronique pour Alternatives Économiques de Ph. Watrelot (http://www.alternatives-economiques.fr/...)où il avait déjà essayé de dire que, même si on ne peut pas tout réduire à une question de moyens, ceux ci sont une condition pour la réussite des réformes.

Peut-on réussir une réforme quand les principaux acteurs de l’école ont le sentiment que celle ci n’est qu’un habillage pédagogique de la pénurie ?

Lire la note d’information


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