Circulaire de rentrée 2011 : Avis du Sgen-CFDT
lundi 9 mai 2011
Négation du quotidien et aveu d’impuissance
Cette circulaire de rentrée traduit un décalage avec le réel qui explose à chaque paragraphe et en fait un texte consternant d’aveuglement et de surdité quant à la réalité vécue au quotidien par les élèves et les personnels.
C’est un texte d’auto-justification de choix politiques avec lesquels nous sommes souvent en désaccord : programmes, injonctions pédagogiques, formation des personnels, assouplissement de la carte scolaire, mesures sécuritaires et mesures pour les banlieues dont les conséquences sont dramatiques tant pour la réussite des élèves que pour les conditions de travail des enseignants. Au-delà de l’affirmation de la loi, aucune mesure n’est de nature à entraîner la mobilisation des personnels pourtant nécessaire à la mise en œuvre des évolutions qui s’imposent. Evaluations nationales :
Le ministère persiste à dire tout le bien qu’il pense de son dispositif. De fait il persiste aussi à ignorer toutes les critiques
qui lui ont été faites, au premier rang desquelles la confusion entre une évaluation du système pour en améliorer le
pilotage et une évaluation pédagogique destinée à aider le travail en classe. Tant que cette ambiguïté n’aura pas été
levée, force est de penser qu’elle est voulue et qu’en fait, derrière un argument d’utilité pédagogique et l’alibi du pilotage,
on cherche surtout à imposer une conception rétrograde des apprentissages( celle qui fonde les programmes 2008 dont
on sait qu’ils ne convainquent personne) !
Nous sommes opposés à la perspective d’en rajouter en fin de 5e. Malgré les dénégations du ministère, elles serviront
tôt ou tard à l’orientation des élèves dans un contexte politique de destruction de la scolarité obligatoire commune. Continuité CM2/6e :
Si les programmes s’intégraient réellement dans une démarche d’acquisition du socle commun et si le livret de
compétences était crédible, c’est sur eux que s’appuierait principalement cette continuité bien nécessaire. Or il n’en est
pas question sauf pour le PPRE passerelle... que doit-on en conclure ? Le conseil pédagogique n’est évoqué qu’une fois concernant la réforme des lycées, alors qu’il devrait être le pilier d’une nouvelle dynamique des établissements. L’accompagnement personnalisé, l’évaluation par compétences sont des priorités qui, pour le Sgen-CFDT, nécessitent le travail en équipe et l’élaboration collective coordonnés par ce conseil pédagogique.
La référence incantatoire à l’innovation et à l’utilisation de l’article 34 de la loi de 2005 révèlent l’impossibilité de mener une politique éducative constructive dans le cadre d’une suppression massive de moyens.
Les mesures évoquées envers les populations défavorisées sont plus idéologiques que pédagogiques. Elles se limitent au sauvetage individuel de quelques-uns et nient la dimension territoriale et le nécessaire partenariat avec les collectivités.
Quant à l’annonce d’une nouvelle évaluation nationale en 5ième, elle n’est pas de nature à rassurer quant à l’avenir du collège et de la scolarité obligatoire commune. Plus que jamais, le Sgen-CFDT exige une politique ambitieuse et cohérente pour la réussite de tous les élèves et l’amélioration des conditions de travail des personnels.
Analyse détaillée du Sgen-CFDT de la circulaire de rentrée en cliquant sur le document.Livret de compétences :
Oui, il faut un livret bien fait, outil quotidien qui permet à chacun, élève, enseignant, famille de suivre la progression et
donc d’améliorer les apprentissages. Mais dans sa conception, il faudra écouter les remarques des collègues et au
préalable il faudrait que le livret et le programme sur lequel il s’appuie soit cohérents. Nous ne pensons pas que ce soit
le cas, actuellement le livret est plus une attestation qui n’aide guère à l’acquisition des connaissances et compétences
et représente une charge de travail sans grand intérêt parce que trop déconnectée des acquisitions. Enfin on est
heureux de lire dans la circulaire que les contrôles et évaluations doivent porter sur des notions connues de l’élève !
Heureusement qu’on recrute à bac + 5 pour que le ministère puisse oser une théorie pédagogique aussi avant gardiste !
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