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Réflexions


Notation arbitraire

dimanche 16 mars 2008

polémique sur les notes au bAC

Les questions posées par la docimologie (l’étude des biais de la notation) ne sont pas neuves. Les résultats pour les maths par exemple montrent très bien que là aussi, il y a des écarts importants et ne parlons pas de la philo ! On pourra, sur ce sujet, relire utilement le petit “Que sais je” (n°3278) de Pierre Merle intitulé “Sociologie de l’évaluation scolaire”. Il y a donc des biais qu’on ne peut nier.

Selon une étude de l’Institut de recherche sur l’Education (Iredu) de l’université de Dijon, disponible ici Les notes attribuées aux copies de bac sont "aléatoires" car elles diffèrent considérablement d’un correcteur à l’autre, s’apparentant à une "loterie" pour les candidats,

Cette étude rendue publique sur le site de l’Institut et réalisée par Bruno Suchaut, vise à "témoigner à nouveau du caractère aléatoire de la notation sur la base d’une expérimentation mobilisant des données récentes".

QCM, double correction des copies, suppression pure et simple de l’examen mais également abandon du principe de la notation figurent parmi les pistes envisagées en conclusion de ces travaux.

Dans une étude statistique fine, M. Suchaut montre notamment que "les enseignants n’ont pas la même constance dans leur évaluation en terme d’indulgence ou de sévérité", selon les copies mais aussi que d’autres correcteurs "auraient donné lieu à des distributions de notes différentes".

Il assure également que "les correcteurs les plus sévères pour une copie particulière ne sont pas ceux qui font preuve de plus de sévérité (ou d’indulgence) pour les autres copies", n’entraînant aucune possibilité de classer les enseignants sur "une échelle d’indulgence (ou de sévérité)".

La démonstration du chercheur est selon lui d’autant plus aboutie que dans les appréciations justifiant la note qu’ils ont attribué, "les jugements professoraux diffèrent tout autant que les notes". Par exemple, un enseignant ayant mis 14 à une copie la qualifie de "bon devoir, les connaissances étant considérées comme maîtrisées" quand celui qui lui a mis 4 estime que "l’élève ne maîtrise pas les notions".

Élisabteh Chatel, elle, a montré dans sa thèse à Paris X “Une analyse économique de l’action éducative : évaluation et apprentissage dans les lycées” que pour les lycéens qui obtiennent la moyenne pendant l’année de terminale aux matière de l’écrit, leurs chances d’avoir le bac sont de 80% dès le 1er groupe et de 95% après les oraux. Autrement dit, le bac n’est nullement une loterie : leurs bons résultats scolaires au cours de l’année permettent aux élèves de prédire leur réussite au bac.


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