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Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

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  • 25 mai 2009

    Féminin masculin, histoires de genre Des changements importants ont marqué ces dernières années le rôle des femmes et des hommes dans la société. Ce nouveau site du ministère de la culture interroge ces évolutions à partir de nombreux témoignages et un véritable travail ethnographique (300 documents, 40 vidéos ; des diaporamas etc.). De Russie au Maroc, de France en Israël, tous les rituels des genres sont abordés  ; pacs, mariages, communion, enterrement etc. http://www.femininmasculin.culture.fr/

    Qui réussit le mieux à l’Ecole des garçons et des filles ? Dans quels domaines précisément ? L’école unisexe est-elle plus rentable que l’école mixte ? Pour toutes ces questions le dépouillement de l’étude internationale PISA 2006 apporte des éclairages nouveaux.

    On sait depuis plusieurs années que le cerveau des garçons et des filles ne sont pas identiques, la zone du langage par exemple étant plus sollicitée chez les filles. PISA montre d’abord que les filles sont meilleures que les garçons. 12% des filles atteignent la catégorie des meilleurs élèves contre 7% des garçons. Cet écart se creuse dans la plupart de cas par la baisse du niveau général des garçons.

    Pisa 2000 a montré que les filles réussissent mieux en lecture. Elles marquent d’ailleurs plus d’intérêt pour elle : 46 des garçons ne lisent que s’ils y sont contraints contre 26% des filles. PISA 2003 a montré que les garçons sont meilleurs en science.

    Ces constats doivent obliger l’école à réagir. Comment pourrait-on éveiller l’intérêt des garçons pour la lecture ? La solution ne passe pas uniquement par l’Ecole , la lecture étant une pratique sociale. Par contre l’anxiété des maths que vivent les filles renvoie directement à la façon de les expliquer.

    L’école unisexe réussit-elle mieux aux filles ? On sait que certains pays ont rouvert des établissements non mixtes croyant ainsi protéger les filles. L’étude PISA démolit ce programme en montrant que les filles n’obtiennent pas de meilleurs résultats dans les établissements non mixtes.

    L’étude en anglais

    une petit dessin animé si vous cliquez ici Pendant de nombreuses années, la mise en avant des valeurs d’une école laïque, publique et républicaine a fait obstacle à une vraie reconnaissance des inégalités concrètes dans le système scolaire.

    La mixité qui s’est progressivement généralisée à partir de l’année 1960 n’a pas immédiatement signifié égalité. La recherche a beaucoup attendu avant de s’intéresser aux inégalités sexuées. Mais désormais, on essaie de comprendre comment et pourquoi les garçons et les filles sont traités différemment. Et de nombreuses recherches scientifiques font état de l’impact du genre en éducation et revisitent l’éducation sous l’angle du genre.

    Lire "Dossier d’actualité INRP n° 37 - septembre 2008 Genre et éducation par Hélène Marguerite "

    "Égalité filles-garçons à l’École : quelles réalités ? quelles perspectives ? " Actes du séminaire national du 28 mars 2008 à consulter sur le site Eduscol

    Répertoire d’activités visant la promotion de conduites non sexistes entre filles et garçons de maternelle et de primaire sur le site Les petits égaux : beaucoup d’activités pour des conduites non sexistes entre filles et garçons de maternelle et de primaire http://www.lesptitsegaux.org/

    Le Sénat a adopté le 9 avril 2008 un projet de loi sur les discriminations qui précise que n’est pas discriminatoire "l’organisation d’enseignements par regroupement des élèves en fonction de leur sexe"...

    La nouvelle loi du 15 mai 2008 contre les discriminations instaure la possibilité d’enseignements séparés pour les filles et les garçons. Elle met en cause la Loi Haby de 1975 qui a institué la mixité obligatoire dans l’enseignement public primaire et secondaire et a permis de développer le vivre- ensemble.

    La mixité à l’École : pilier de la laïcité et du vivre-ensemble.

    Contrairement à ce qu’en dit le Gouvernement, la mise en conformité avec les directives européennes en matière de lutte contre les discriminations ne peut être invoquée car l’Éducation échappe précisément au champ d’application de ces directives.

    Le Sgen-CFDT s’interroge donc sur les objectifs de ce texte : s’il s’agit de permettre ponctuellement des enseignements séparés dans certaines disciplines, en conservant l’objectif d’une éducation commune aux deux genres, nous pouvons en discuter. Mais l’exemple, donné par le gouvernement pour justifier sa loi de l’école non mixte de la Légion d’honneur, démontre que ce texte pourrait servir de base à l’installation de structures complètes d’enseignement non mixte (classes, établissement).

    Cela, le Sgen-CFDT ne pourrait l’accepter. Ce serait la porte ouverte au retour du sexisme y compris jusque dans l’accès aux filières de formation. Ce serait la porte ouverte aux fondamentalistes religieux.

    Plutôt que de complaisance vis-à-vis des nostalgiques d’un passé un peu rance, l’École du XXI e siècle attendrait sur ce sujet une relance de la convention interministérielle pour la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les garçons. En particulier, un effort de formation initiale et continue des personnels devrait être engagé sur les processus pédagogiques à mettre en œuvre pour une conduite de classe non discriminante.

    En tout état de cause, il serait paradoxal qu’une loi contre les discriminations en crée de nouvelles. Le Sgen-CFDT sera donc particulièrement vigilant sur l’écriture des décrets d’application de cette loi. Il s’opposera à toute attaque contre la laïcité, le principe de mixité et l’égalité homme/femme.


    les réactions à la sortie du texte des sénateurs :

    "C’est un article de loi très dangereux, car le but de l’Ecole, et de la laïcité, c’est aussi d’apprendre à vivre ensemble", a affirmé la FCPE (première fédération de parents d’élèves du public) à l’AFP, précisant qu’elle allait envoyer un courrier au ministre Xavier Darcos pour savoir de quelle manière il comptait appliquer cet article.

    La Peep (deuxième fédération du public), s’est dite "surprise" d’une telle disposition, car les cas de non-mixité "étaient jusqu’ici très bien gérés par les enseignants".

    La Ligue des droits de l’homme s’est indignée : "Prétendre protéger les filles par le retour au passé et par la ségrégation est absurde et inacceptable".