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Syndicat général de l'Éducation nationale et de la Recherche publique

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  • 13 octobre 2011

    Pour le Sgen-CFDT, ce projet est à la fois absurde, contre-productif, et pour tout dire un peu effrayant....

    Alors qu’un rapport particulièrement sévère du Haut Conseil de l’Éducation rendu public il y a moins d’un mois dresse un bilan accablant de l’ensemble des dispositifs d’évaluation des élèves français, le ministère de l’Éducation nationale présente ces jours-ci aux inspecteurs sa dernière trouvaille : une évaluation de tous les élèves de grande section de maternelle, qui s’étalerait de novembre à juin, entre la phase de « repérage », celle d’ « entraînement progressif » des « enfants repérés à risque », et celle du « bilan » en fin d’année scolaire.

    L’ensemble des caractéristiques et compétences des élèves serait pris en compte, aussi bien dans le domaine de la maîtrise de la langue, que dans celui des capacités motrices, mais aussi dans celui du comportement, du « contrôle des émotions », de l’aptitude à gérer les désaccords et les conflits, etc.

    Pour le Sgen-CFDT, ce projet est à la fois absurde, contre-productif, et pour tout dire un peu effrayant. Jusqu’au vocabulaire choisi, le ministère s’apprêterait à enfermer tous les petits français de 5/6 ans dans des catégories dont tous les adultes de bon sens savent qu’elles ne peuvent avoir que des effets ravageurs sur la motivation et la capacité de grandir et d’apprendre. « À risque » ou « à haut risque » pour les plus malchanceux, les enfants sans problème deviendraient dans la nouvelle nomenclature ... « RAS » ! On croit rêver. On espère surtout que le projet n’aboutira pas : le rêve virerait au cauchemar.

    Combien de temps encore ce ministère s’obstinera-t-il à ne tenir aucun compte ni des observations de la quasi-totalité des enseignants concernant le danger de ce type d’évaluations, ni de l’expertise des spécialistes dont tous les rapports vont dans le même sens, ni des études comparatives internationales, qui devraient au contraire inciter nos décideurs à faire évoluer l’école vers une véritable prise en charge collective des élèves les plus fragiles ? S’il faut transformer les modalités d’évaluation des élèves, ce n’est certainement pas en accentuant leur fonction de classement, ou en imposant autoritairement aux personnels des dispositifs à la conception desquels ils n’ont pas été associés.

    Le Sgen-CFDT demande l’abandon immédiat de ce projet. La réduction des inégalités à l’école, condition nécessaire à l’augmentation des chances de réussite de tous, passe non par le mépris mais par le respect des élèves et des enseignants.